La place du centre (La plomée et les maisons en pans de bois)
La Plomée
La Fontaine de la Plomée est une fontaine située à Guingamp au sommet de la Place du centre, au croisement de la rue Notre Dame et de la rue Henry Kerfant. Le terme Plomée vient du mot breton « plom » signifiant « plomb », métal dont elle est faite. La fontaine a été classée monument historique par arrêté du 25 juillet 1921.
Voir aussi un article complet sur la Plomée :
- La Plomée, fontaine renaissance par J.-P. ROLLAND (16/12)
La fontaine a été construite au XVe siècle. En 1588, elle fut transférée au sommet de la place et devint ornementale. Elle a été rénovée en 1743 par le sculpteur Yves Corlay.
Composée de trois bassins, le premier en granit, les deux autres en plomb, la fontaine est surmontée d’une statue dans laquelle certains reconnaissent une Vierge florentine et d’autres la déesse celtique Anna.
Cette fontaine est devenue un des symboles de la ville de Guingamp. Elle sert de lieu de rassemblement lors des événements populaires marquant la vie guingampaise.
En 2003, la fontaine a été rénovée et équipée d’un système d’alimentation en circuit fermé.
La Plomée était alimentée par une canalisation décrite sur le plan ci-contre (clic sur le plan)
La Plomée est décrite dans la revue N°27
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Les maisons en pans de bois
Type de bâtiment : Maisons particulières
Date de construction : début Renaissance
Contexte
Les maisons en pans de bois de la région de Guingamp ont été érigées au cours des XVe et XVIe siècles sur une durée d’une centaine d’années par un atelier spécialisé dans ce type de chantier. Ceux-ci couvraient généralement une zone d’une vingtaine de kilomètres.
Si au Moyen-âge toutes les maisons entourant la place de la cohue (actuellement place du centre) étaient en pans de bois il n’en subsiste qu’une douzaine d’entre elles à Guingamp, la plus ancienne datant des années 1450, la plus ancienne de la période 1570-1580.
Commanditaire
Ces maisons d’habitation ont appartenu à des bourgeois de la ville.
Histoire des maisons à pans de bois
Les maisons de la région guingampaise puisqu’il faut y associer Pontrieux et La Roche-Derrien sont issues d’un atelier spécifiquement guingampais qui a développé un genre unique de construction (cf. paragraphe architecture).
Ce style architectural ne durera que peu, car trop tardif. En effet, à la Renaissance, la mode nouvelle demande que la lumière entre largement dans les maisons ce qui nécessitera de réaliser de vastes ouvertures. Peu à peu, elles seront remplacées par la construction de maisons en pierre.
Architecture
La structure même de ces maisons est faite de bois. Avant l’avènement des maisons en pierre, la plupart des villes d’Europe utilisaient cette technique pour construire leurs habitations. Le style si particulier de ces maisons vient de la technique utilisée pour les construire.
Les pièces de bois étaient assemblées au sol, étage par étage. Une fois terminé, le tout se montait en une structure commune. Cette méthode explique pourquoi, à partir du 1er étage, il y a toujours une avancée de la façade sur la rue. » (cf. Daniel Leloup, auteur de Maisons en pan-de-bois de Bretagne).
Les maisons de la région guingampaise possèdent de petites fenêtres en forme d’ogives, surplombées chacune d’une croix de saint André. Elles sont uniques au monde.
Il ne reste, à Guingamp, aucune maison antérieure à la fin du XVe siècle : petites, étroites et basses avec pignon sur rue, couvertes en chaume ou en genêts, elles ont disparu au fil du temps. Des maisons des XVIe et XVIIe on peut en voir encore quelques unes. Elles ne sont pas entièrement à pans de bois : cette technique est réservée aux façades sur la ou les rues. Tout le reste est en granit du pays ainsi que les cheminées et les escaliers à vis.
Elles ont connu de nombreux avatars : modification de la forme du toit, crépissage ou essantage d’ardoises, percement de fenêtres plus grandes et de forme différente, voire suppression des encorbellements.
Les façades, en colombages, ont un soubassement en granit. En effet, à Guingamp, contrairement à d’autres régions au sol argileux, la pierre est proche et l’utilisation du pan de bois est limitée aux façades sur rue (les autres utilisant la pierre) ce qui permet les gains de surface, aux étages, grâce aux encorbellements* et l’apport d’éléments décoratifs : peinture des éléments de bois, voire sculptures.
L’étroitesse des façades est sans doute liée au prix de la surface au sol et à la demande de très nombreux artisans ou commerçants espérant pignon sur rue au centre ville mais, aussi, au problème de la longueur des sablières* : autour de Guingamp les arbres de haute futaie sont plutôt rares. Quand les sablières sont trop longues elles finissent par s’incurver sous le poids des façades et cela se répercutera aussi sur l’horizontalité des planchers. Les façades un peu plus larges seront soutenues, en plus des poteaux corniers par des piliers intermédiaires reposant éventuellement sur une dalle de granit ou par de pilastres remplacés, plus tard, par des colonnettes de fonte.
Les maisons en pans de bois possèdent des toitures en bâtière, c’est à dire à double pente mais perpendiculaire à la rue Il aboutit à un « pignon sur rue » rarement conservé.
Détails des maisons remarquables.
2, rue saint Yves : c’est la maison la plus récente de celles en pans de bois. Elle a été construite entre 1570 et 1580. Remarquer les deux statuettes sur le côté droit de la façade et quelques visages sur la sablière de l’étage. Percement de fenêtres plus grandes et disparition partielle des croix de saint André. Sa dimension, le soin apporté à sa construction en fait un véritable hôtel particulier témoignant des moyens financiers du propriétaire.
12, place du centre : les pilastres ont été remplacés par des colonnettes de fonte.
31, place du centre : maison dite du procureur Merrien Chérot qui appartenait à une famille de bourgeois aisés. La maison est de la fin du XVe. Sa dimension, le soin apporté à sa construction en fait un véritable hôtel particulier témoignant des moyens financiers du propriétaire. Remarquer les fenêtres ogivales et les croix de saint-André, caractéristiques de l’école guingampaise et la toiture en bâtière.
33, place du centre. Remarquer les fenêtres ogivales et les croix de saint-André.
35, place du centre : c’est la deuxième maison la plus ancienne de Bretagne. Elle a été datée à 1416 par dentochronologie.
39, place du centre : C’était la maison en pans de bois la plus ancienne de Guingamp avant d’être rétrogradée après la découverte de l’architecture de la maison précédente, camouflée sous un épais crépi… Remarquer les petits chapiteaux feuillages et les colonnettes. Les fenêtres ogivales ont été remplacées par des fenêtres plus grandes. Toiture en bâtière.
48, place du centre : sa dimension et le soin apporté à sa construction en fait un véritable hôtel particulier témoignant des moyens financiers du propriétaire. Au plan architectural, il faut souligner la présence des poteaux corniers, des piliers intermédiaires reposant sur une dalle de granit. Essantage d’ardoises.
2, rue Notre-Dame : maison transformée en « maison à pilier » par remaniement du rez- de-chaussée.