les remparts au XV° siècle

les remparts au XV° siècle

les rempart net

1 Porte de Rennes                       2 Tour du Champ maurroy                    3 tour de la Fontaine

4 Porte de Montbareil                5 Tour de Luduec                                      6 Porte de Tréguier

7 Tour de St-Sauveur                 8 Tour de Traouzac’h                              9 Porte de Lokmikael

10 Tour de Toulquellenec        11 Porte de Quinchy                                12 Château de Pierre II

13 Place de la Motte

 

La Porte de Rennes

  tour pte de RennesLa porte principale est celle de Rennes. A l’origine, elle est composée d’une arcade ogivale percée dans un massif encadré de deux tours monumentales.

Le passage avait une largeur de 2,93 m pour une hauteur de 4,88 m. Les tours massives étaient probablement semi- circulaires, la face arrondie vers l’extérieur.

Avec un diamètre approximatif de 10 m, ces tours jumelles surplombaient largement le rempart. Elles furent converties en prisons au cours du XVIe siècle.

Chacune d’elles comprend 4 niveaux, un escalier de pierre dessert le premier étage, les autres sont desservis par des degrés en bois. Ces étages sont pourvus de doublures en bois. Les chambres supérieures disposent d’une cheminée et devaient servir de corps de garde. Le sommet est coiffé d’un toit en ardoises. Certains niveaux comportent deux fenêtres (1,15 m x 0,50 m), l’une donne sur la ville close, l’autre sur les faubourgs.

Entre les deux tours, un corps de logis à plusieurs étages, couvert d’ardoises. Dans ce massif vient s’encastrer la herse (4 m de long pour une épaisseur de 10 cm. Le pont-levis franchissant les douves venait se rabattre sur ce massif où était logé le mécanisme complexe de son levage.

Au surplomb et au sommet de ces édifices, une galerie permettant de couvrir le bas de la porte (qui à l’origine n’était pas défendue par le ravelin). Elle était supportée par des  mâchicoulis dont l’ouverture était importante (1 pied de largeur, 2 pieds de longueur).

Les autres portes

  • Celle de Montbareil – ou de La Pompe – était également très étroite et protégée par une seule tour, semi-circulaire et plus élevée que la courtine (elle sera démolie en 1760).
  • La Porte de Tréguier est bien connue grâce au dessin de Fréminville : elle est composée d’une ogive percée dans un massif encadré par deux tours jumelles semi-circulaires. Le passage est étroit (2,50 m en largeur). Chaque tour a une largeur de 7 m, elles sont couronnées d’un parapet posé sur des mâchicoulis et surmontées chacune d’une petite tourelle coiffée d’un toit en poivrière. A la base, sont figurées deux archères dont l’une a été transformée et adaptée en canonnière.
  • La Porte St-Michel est un fort bâtiment rectangulaire de 7 m de large sur 13 de long. Elle comprend deux arcades : l’une vers l’extérieur est en plein cintre (hauteur maximale : 3,53 m), l’autre vers la ville close est en ogive (largeur : 2,84 m, hauteur maximale : 3,33 m). Le bâtiment est surmonté d’une tourelle appelée « donjon », réplique des tourelles qui garnissent le haut des tours de la porte de Tréguier.
    Une herse coulisse dans une ouverture de 9 pieds sur 12 pouces (2,93 m sur 0,33m).
    La Porte St-Michel est protégée par un édifice avancé, construit sur l’île entre les deux bras de la rivière.
  • La petite Porte de Toulquellenic, uniquement piétonnière (1,78 m de large), est, elle aussi, surmontée d’un « donjon » qui n’est en fait qu’un « appentis construit en pans de bois ». Cette porte est en retrait par rapport aux murailles qui en protègent l’accès.

Ces deux dernières portes sont en outre protégées par la vallée du Trieux qui constitue une défense naturelle.

Les tours de l’enceinte

Elles furent au nombre de 5 ou 6.

  • La plus importante est celle de St-Sauveur, elle fait saillie par un arc de cercle sur la ligne des remparts : diamètre proche de 11 mètres pour une hauteur de 7 m, surplombant légèrement le haut des remparts. Elle est munie, à la base, de deux canonnières latérales au point d’attache de la courtine. Cernée d’un parapet sur mâchicoulis, elle était, comme toutes les autres, couverte d’un toit en ardoises.
  • La tour de La Fontaine montre encore ses 3 niveaux : dans la chambre du bas, des canonnières latérales ont été aménagées pour couvrir les douves. Les orifices extérieurs sont semblables à ceux des canonnières du château mais, comme dans les autres tours, l’aménagement intérieur est différent : c’est une cavité triangulaire aménagée dans l’épaisseur de la muraille avec une voûte à pente rapide descendant jusqu’à l’orifice du passage du canon (il paraît vraisemblable que cet aménagement date du XVe siècle, les casemates du château étant plus récentes).

Le premier étage devait servir de corps de garde comme en témoigne la cheminée logée dans la muraille. Au troisième niveau, la plate-forme était en partie couverte.

  • Les autres tours sont détruites en partie (tour de Luduec) ou totalement (tour du Champ-au-Roy, tour de Toulquellenic).

Deux éléments de l’enceinte fortifiée ont été construits à une période plus récente (vers 1480).

  • La tour de Traouzac’h : en forme de fer à cheval, elle saille largement de la ligne des remparts. Son mur est peu épais (1,20 m), au sommet s’étendait une plate-forme voûtée et à la base, vraisemblablement, des canonnières (la majeure partie de cette tour a été détruite au milieu du XXe siècle).
  • Le ravelin de la Porte de Rennes : c’est un puissant bastion constitué de quatre pans de murailles se terminant en pointe vers l’est. L’ensemble a une longueur de 55 m pour une largeur de 30 m. Les murs sont épais de 4,50 m et leur hauteur excède celle de l’enceinte. Ce bastion est cerné de douves et aménagé de façon à recevoir de nombreux canons : il a, dans toute sa longueur, deux rangs de casemates voûtées et superposées (plus récentes). L’entrée se fait par le côté est, protégée par le château, elle comprend une porte charretière (2,93 m) et une petite porte pour piétons.

Le renforcement considérable de cette Porte de Rennes s’explique par le fait, qu’à l’époque (duc François II), l’indépendance de la Bretagne est sous la menace des troupes du roi de France : le danger potentiel vient de l’est.

Toutes les entrées sont munies de solides portes en bois (à 1 ou 2 battants selon la dimension), munies de barres et de serrures. Elles étaient également munies de herses coulissantes et, comme elles étaient immédiatement précédées de douves, le pont-levis permettant le franchissement des douves se relevait et venait constituer une nouvelle protection.

Ces portes étaient fermées tous les soirs à 8 heures en hiver, à 10 heures en été et ouvertes le matin à 3 heures en été et à 5 heures en hiver.

La ville close

A l’intérieur de cette enceinte, s’étend (de faible étendue : entre 9 et 10 ha) la ville close. Elle est traversée par un axe essentiel qui va de la Porte de Rennes à la Porte   St-Michel, en passant par la place du Martray qui jouxte la Cohue. De cet axe principal, se détachent deux autres rues : l’une va du Martray à la Porte de Montbareil, l’autre dessert la Porte de Tréguier. La Porte de Toulquellenic n’est desservie que par une étroite ruelle. Le reste de la cité est parcourue d’un lacis de ruelles et de passages et la «grant rue», elle-même, n’a guère que 4 à  5 m de large.

Trois places aèrent le tissu urbain : le Martray, au centre ; la place à l’Avoine, près du château, et le Champ Maurroy (dit Champ-au-Roy à partir du XVIe siècle).

Pour toute cette partie, nous nous sommes essentiellement référés au récent travail de Nicolas Cozic : son mémoire de maîtrise intitulé « Guingamp, château et enceinte du XIe à  1990 ». Nous le remercions vivement de nous avoir autorisés à utiliser ce précieux document.

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