Georges Voisin (1895-1945)

Georges Voisin (1895-1945)

Par M. Jean-Paul ROLLAND

Georges Charles VOISIN

Georges Charles VOISIN, est né le 29 juillet 1895 à Loguivy-Plougras, Marié sans enfant, il demeurait rue Yves Riou en Guingamp.

Instituteur public sur le secteur de Guingamp, il fut un des premiers instituteurs de l’école primaire supérieure des garçons des Cantons (en bas de la rue Montbareil). L’école des Cantons (ex-école des frères de Ploërmel : suite à la loi de 1903 les Frères n’eurent plus le droit d’exercer à partir de 1906) est devenue propriété de la commune. Elle devint alors gratuite, obligatoire et laïque.

Ancien combattant de la Grande Guerre (1914-1918), médaillé militaire, titulaire de la croix de guerre, pensionné de guerre, il a été trépané deux fois. Laïc convaincu, socialiste de la première heure, il fut le secrétaire de l’Union Locale CGT de Guingamp créée en 1936.

Il a créé une garderie ainsi que la colonie de vacances des Petits Colons Guingampais en 1923.

Il participa à l’accueil des réfugiés espagnols en 1937 (Républicains) et de ceux venant du nord de la France en 1940.

Résistant puis déporté, il décèdera en 1945 au camp de Flossenburg.

La guerre de 1939-1945

Dès l’été 1942, un groupe de résistants sous le commandement de Jean Devienne, avec Joseph Darsel de Lanvollon, Georges Voisin distribue tracts et journaux. Cette équipe deviendra par la suite le comité Front National (FN) de la ville.

En rentrant d’une partie de pêche avec un ami, sa femme lui signale qu’il est convoqué à la Kommandantur. Elle ne le reverra plus jamais vivant. Il sera condamné fin juillet 1943 par le tribunal correctionnel de Guingamp à un mois de prison et 2 000 F d’amende pour menace de mort à l’égard du lieutenant de gendarmerie FLAMBARD bien connu pour sa haine de la Résistance.

Il est arrêté le 9 septembre 1943 à Guingamp, puis emprisonné à la prison Jacques Cartier de Rennes, et le 31 mars 1944 il est transféré à Compiègne au camp de Royallieu. Le 27 avril 1944 il est déporté au camp de concentration d’Auschwitz en Pologne, puis à celui de Buchenwald.

Il décédera à l’âge de 50 ans au bagne nazi allemand de Flossenburg en Bavière le 21 janvier 1945, le jour même de la libération du camp. Ses dernières paroles furent pour Guingamp qu’il a tant aimé et où son œuvre est immense.

Après la guerre

L’ancien secrétaire d’En Avant, du temps de la présidence d’Yves Jaguin (1943-1945), joua également un rôle important dans le domaine social. En 1923, il concrétisa son attachement à la dimension sociale en fondant une garderie pour les enfants défavorisés et fut à l’origine de séjours en bord de mer : c’est ainsi que la colonie de Bréhec fut fondée et elle deviendra une annexe d’En Avant (Nos P’tits Gâs). À la création de la colonie, les petits colons logeaient dans les fermes environnantes et dormaient dans la paille sur les greniers. Ainsi, 200 enfants chaque année purent bénéficier d’un séjour à la mer. Après la guerre, la colonie reprendra ses activités au cours de l’été 1945 dans ses locaux habituels et non plus dans un hôtel mis à la disposition par M et Mme Porcheron, restaurateurs à Guingamp qui disposaient d’un établissement à Bréhec (l’hôtel Beau Rivage a été construit vers 1929/1930. Cet l’hôtel se trouvait juste au niveau de la halte de Bréhec. Dans les années 50, peut-être 60, c’est leur fille Guiguitte qui tient l’hôtel. Note de M. Rossi)

Une plaque inaugurée le 8 mai 2000 est apposée sur un mur du parking situé près de résidence des cantons qui a remplacée l’école des cantons où avait enseigné Georges Voisin. Cette plaque a remplacé celle qui était initialement située dans l’enceinte de l’établissement scolaire ? Elle avait disparu lors de la déconstruction de l’école lors de la construction d’un nouvel immeuble. C’est sous l’impulsion de Jacques Cartier (ancien élève de Georges Voisin), de Georges Guezel, de Pierre Mordelet et d’André Lorgerie ses anciens collègues que cette plaque fut mise en place afin de perpétuer son souvenir. Dans le quartier de la Madeleine une rue porte également son nom.

 

Photo : Georges Voisin, en 1934, avec ses « P’tits gâs », reconnaissable au centre avec son béret, ses moustaches et ses lunettes cerclées.

P'tits Gâs Guingamp, Hôtel Beau Rivage

L’hôtel Beau Rivage

Jean-Paul ROLLAND Jean Paul, mars 2019

Sources :

  • Petit lexique de la deuxième guerre mondiale en Bretagne ; Alain Lozac’h
  • Remerciements à Jean Louis Pinson pour ses documents
  • Remerciements à M. François Rossi pour la photo de l’hôtel Beau Rivage et le commentaire sur l’hôtel
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