La chapelle Saint-Léonard de 1789 à 1905

La chapelle Saint-Léonard de 1789 à 1905

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Voir également : La prison et saint Léonard par M. J.-P. ROLLAND

La chapelle Saint-Léonard est un des plus anciens édifices religieux de Guingamp. On peut la dire contemporaine des abbayes ou prieurés Saint-Martin, Saint-Sauveur, La Trinité et de la première église intra-muros, soit à peu près du XIe-XIIe siècles.

Cette chapelle dépendait de Saint-Sauveur [1]. Cette date d’origine correspond à la tradition rattachant sa construction à la libération miraculeuse de chevaliers partis en croisade. Ce qui reste de l’édifice primitif – la croisée du transept – confirme cette ancienneté, tout le reste ayant été transformé. Déjà, au XIVe siècle, lors de la guerre de Succession de Bretagne, la chapelle ruinée est reconstruite grâce aux dons de Charles de Blois. L’a-t-elle été exactement dans le style primitif ? Nul doute que l’on conserva tel quel au moins le transept… Ensuite, Saint-Léonard subsiste plus ou moins bien entretenue en tant qu’annexe de la paroisse Saint-Sauveur, on célèbre le pardon au début de mai et on s’y rend en procession pour la Saint-Marc.

Mal placée sur la route des troupes ennemies venant de la côte de la Manche, elle est, en temps de guerre, utilisée comme poste avancé de la défense de la ville de Guingamp. Probablement, la butte est ceinturée d’un mur – il en reste quelques vestiges : c’est le «fortin Saint-Léonard», dont on souligne le rôle lors du conflit franco-breton de la fin du XVe siècle. Elle avait servi parfois, en temps de «peste», pour héberger quelques malades afin de les «désairer».

En 1790, comme tous les édifices religieux, Saint-Léonard devient bien national et sera mis en vente. Déjà, le 29 avril 1793, se tient une séance du Directoire de district de Guingamp. A l’ordre du jour, une demande du Conseil général de la commune de Guingamp «à être autorisée à disposer provisoirement [2] des arbres étant autour de la chapelle de Saint-Léonard.» Il s’agit de fournir du bois de chauffage aux différents corps de garde de la ville.

Sans doute, il y a un problème juridique : qui dit bien national, ne dit pas pro­priété communale : la nationalisation des biens d’Eglise a pour but premier de remplir – par leur vente – les caisses de l’Etat et non celles des municipalités.

Le District le sait fort bien, aussi il décide qu’une estimation des bois sera effectuée afin que «s’il est décidé que ce terrain n’appartient pas à la commune, cette dernière soit à même de payer la valeur du bois. »

Considérant que «les dits arbres sont exposés à être pillés et dégradés, consi­dérant les délis journaliers qui se commettent dans ces bois», le District consent à ce que la municipalité dispose de ces arbres et nomme deux commissaires, les citoyens Penglau et Le Roy pour en faire l’estimation.

Quant à la chapelle elle-même, elle sera vendue en l’an III (1795). Les acquéreurs sont Yves Le Moing et son épouse, Marie-Françoise Le Coq, meuniers de Saint-Sauveur, et François Corbin, époux de Marie-Jeanne Festou, meunier de La Tourelle. La vente se fait sous la condition expresse que la chapelle ne soit affectée qu’à des utilisations autres que des cérémonies du culte.

Le consulat réorganise les paroisses : une seule, Notre-Dame, est conservée pour l’ensemble de la ville. Saint-Michel, déjà en mauvais état vers 1780, n’a plus de raison d’être ; la nouvelle commune, paroisse dérivée de la trêve d’avant 1790, a pour église l’ancienne chapelle Notre-Dame de Grâces, l’église Saint-Michel disparaît donc. Qu’en est-il de Saint-Sauveur et de La Trinité ? Vétustés, elles n’ont guère été entretenues et les utilisations variées de la période révolutionnaire : gre­nier à fourrages, logement de troupes ou de convois de forçats, n’ont pas amélioré leur état. Pour l’église de La Trinité, la moins délabrée cependant, elle est restituée à la paroisse seulement en 1808 et vouée presque aussitôt à la démolition – celle-ci ne fut achevée que dix ans plus tard.

Dès 1801, l’église Saint-Sauveur avait été, en principe, rendue au culte. Ce fut provisoire : on y logea encore des galériens. En 1805, elle devint, pour la paroisse de Guingamp, «chapelle de secours» et un peu «rétablie». Mais, en avril 1806, la toiture et une partie de l’aile gauche collatérale s’écroulent. Déjà «quarante ans plus tôt, on avait supprimé les deux chapelles latérales qui formaient les deux bras de la croix de cette église.» Il ne peut plus être question de réparations… Deux autres chapelles de secours existaient théoriquement : celle de la prison (chapelle Saint-Yves ou des Carmélites), elle n’a jamais été mise en état de recevoir du pu­blic ; celle de l’hospice, à cette date elle n’a pas encore été restituée aux religieuses augustines et sert d’annexe à la caserne des Ursulines.

On ne peut donc plus compter sur aucune chapelle de secours au cas où, pour une raison ou une autre, l’église Notre-Dame serait inutilisable, sauf la chapelle Saint-Léonard…

Le 30 juillet 1 808, suite à une lettre du 29 juin précédent, adressée au maire par le curé L’Again, le conseil municipal, renonçant à faire entreprendre des réparations à Saint-Sauveur, autorise les marguilliers [3] à acheter la chapelle Saint-Léonard… En ont-ils les moyens ? Il y a des travaux urgents à réaliser à Notre-Dame…

En mai 1809, les habitants du quartier adressent une pétition à la municipalité pour demander la permission de faire faire à leurs frais les réparations manquantes à l’église Saint-Sauveur. En vain.

Le 25 juillet 1809, suppléant à la détresse financière de la Fabrique, l’acquisition de la chapelle Saint-Léonard est faite par deux particuliers : l’un est le curé de Guingamp, Jacques L’Again ; l’autre, un des marguilliers, Jacques François Anfray, ancien ingénieur des Ponts et Chaussées. Ils deviennent propriétaires de l’édifice «avec son issue, appartenances et dépendances», pour la somme de 900 francs, payée à Yves Le Moign et son épouse Marie-Françoise Le Cocq, meuniers à Saint-Sauveur et à François Corbin, veuf de Marie-Jeanne Festou, meuniers à Pont-Ezer en Plouisy. M. L’Again versera 300 francs en deux versements de 150 F, le 25 juillet 1809 et le 1er janvier 1810. M. Anfray s’acquittera du reste dans un délai de 2 ans (avec 5 % d’intérêts).

Dès le 13 septembre 1809, par acte notarié, les deux co-propriétaires indivis (l’un pour un tiers, l’autre les deux tiers) font don de leur propriété à la Fabrique de la ville «quitte de toutes charges… de ce jour à perpétuité» Une lettre avait été adressée au maire pour lui demander de faire légaliser cette donation gratuite (21 août 1809).

Il y avait, bien sûr, des réparations nécessaires. Il était entendu (décembre 1908, conseil de Fabrique) que l’on réserverait une partie des matériaux de démolition de Saint-Sauveur [4] à Saint-Léonard ainsi qu’une partie du produit de la vente de pier­res et moellons. Ce qui fut fait au printemps de 1810, la Fabrique paye en avril 24 journées d’ouvriers et 6 de manœuvres pour un total de 78 francs 71. Et en mai, à Le Bourhis mère et fils, une facture de 33 livres 4 sols 6 deniers pour 12 cents d’ardoises, des lattes et 9 livres de clous à couvrir…

«La tuile»

Le 19 décembre 1810, une forte tempête provoqua de très gros dégâts relatés par la séance du conseil de Fabrique du 26 décembre

« Nous, dits administrateurs, nous sommes transportés à la chapelle Saint-Léonard… dont une partie s’est écroulée le 19 de ce mois environ midi… Nous avons reconnu que le bout vers occident de la longère septentrionale est écroulée sur une étendue de cinq mètres sur presque toute sa hauteur ainsi que le contrefort y joignant ; que le second contrefort est tout déversé et même en ruine avec une partie du pignon occidental ; qu’enfin la première ferme [5] vers le dit pignon avec les deux filières [6] et une grande partie de ces pièces de charpente est tombé tant dans le champ d’Yves Got qu’aux abords de cet édifice. »

On décide immédiatement d’engager deux manœuvres – payés chacun 1 franc -pour ramasser les bois et ardoises et les entreposer «dans le haut de la chapelle qui ferme à clef.»

Mais que faire ? La Fabrique convoque René Hamon, réputé bon maçon, et lui demande combien coûterait la reconstruction. Elle s’élèverait à moins de 480 francs y compris le piquage de la pierre de taille si on refait les murs dans leurs anciennes dimensions. Hamon propose une autre solution : «si l’on rescinde la nef à la grandeur du cancel  [7] la dépense ne sera que de deux cent vingt cinq francs.»

Le conseil de Fabrique adopte cette seconde solution (qui réduit à peu près de moitié la longueur de la chapelle à partir du transept), «au moyen de quoi la flèche du clocher se trouvant alors au centre, il y aura plus de régularité et l’entretien deviendra moins dispendieux par la suite.»

C’est ce qui a donné à la chapelle son aspect actuel. Il reste, cependant, une question sans réponse : les travaux nécessaires après cette tempête ne concer­nent que la nef occidentale. Il n’est pas question du transept sud : celui-ci était-il déjà supprimé et remplacé par le petit porche actuel ? ou bien cette transformation est-elle contemporaine du raccourcissement de la chapelle ? ou postérieure ?

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Le projet d’un nouveau calvaire était déjà étudié par M. Anfray avant la tempête de décembre 1810. Du coup, on décida de le construire sur l’emplacement de la partie écroulée de la nef ouest, en utilisant les pierres restant de l’éboulement des murs et d’autres matériaux provenant encore de la démolition de Saint-Sauveur.

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Cependant, l’abbé L’Again avait un dessein plus ambitieux :

«La chapelle Saint-Léonard est située sur une montagne qui rappelle par sa position et par tout ce qui l’environne le mont Golgotha… C’est ce qui a fait naître l’idée d’y ériger un calvaire… On va déjà le visiter avec foi… Il sera possible dans la suite d’établir les stations (d’un chemin de croix) sur les voies qui y conduisent.»

On ne dût sans doute pas trouver les moyens de réaliser ce projet.

L’acceptation du don

Les réparations étaient achevées pour le printemps de 1811. Le 17 avril de cette même année, le conseil municipal de Guingamp se réunit sur convocation du sous-préfet. MM. Anfray et L’Again ayant fait don de la chapelle à la Fabrique, il faut que cette donation soit validée par les autorités civiles.

La municipalité, considérant que les donateurs «ont rétabli et en grande partie reconstruit l’édifice de cette chapelle, réparé et embelli les routes qui aboutissent», arrête d’autoriser la Fabrique à accepter cette donation.

Voilà donc un premier pas de franchi, mais la décision appartient au ministère des cultes. Aux lenteurs administratives, s’ajoutèrent les décès de M. Anfray (1813) et de l’abbé L’Again (1816) qui obligèrent à demander à leurs héritiers de confirmer la donation, ce qui est fait en 1817.

Le ministère voulait être informé sur d’éventuelles dépenses incombant à la Fabrique du fait de l’utilisation de la chapelle.

Pour les «frais de premier établissement», on peut les rassurer : ces frais avaient été supportés par les donateurs sur leurs propres comptes. Pour l’entretien régulier de l’édifice, il fallait savoir si les ressources propres de la chapelle (quêtes et troncs) suffiraient à équilibrer les frais éventuels.

On en discute encore en 1817 ; à dire vrai, les données du problème se sont modifiées depuis 1811. Il n’est plus question que Saint-Léonard soit «chapelle de secours» : ce rôle est désormais attribué à l’église des Dames hospitalières remise en service sous le nom de La Providence : elle convient mieux puisqu’elle est «plus grande et plus à portée du plus grand nombre des habitants». D’autre part, il est évident «que la situation de la chapelle donne des facilités aux voleurs pour prendre ce qui est mis dans le tronc [8].»

La Fabrique ne peut, par ailleurs, annoncer que 72 francs en moyenne de ressources annuelles – dont la moitié revient à la personne qui assure l’entretien -contre 50 francs de dépenses. Cependant, elle met en avant l’insistance des habi­tants du quartier Saint-Sauveur, privés de lieu de culte proche, sur le respect de la volonté des donateurs, sur la dévotion particulière des fidèles envers Saint-Léonard, sur le zèle des ecclésiastiques pour les progrès de la religion.

Aussi, elle insiste et continue à demander l’approbation de la donation. Il fallut la modifier quelque peu et retrancher l’obligation qui y était incluse «de clore et faire planter le terrain qui en dépend. »

En 1818-19, la donation fut, enfin, légalisée et la chapelle fait partie officielle­ment du patrimoine de la Fabrique de Guingamp.

De 1819 à 1905

II ne reste plus qu’à entretenir l’édifice… à moindre frais.

Ce n’est qu’en 1839 que l’on pensera, «afin de protéger la chapelle contre les vents», à effectuer quelques plantations. En 1854, il faut remplacer quelques arbres morts ; en 1869, couper toute la rangée d’ormes longeant le mur de  M. Desjars (propriétaire du castel Saint-Léonard).

En 1847, la vente de 12 ormes contribua pour 120 francs (devis de 300) à la réfection de la toiture. Quant à la clôture, elle est réalisée «à l’économie» : en échange du droit de pâture sur le terrain dépendant de la chapelle, Le Houerf est chargé d’enclore et de placer des barrières : c’est chose faite en 1850.

Le même année, on construit une sacristie dans l’angle nord-est [9]. Le coût est de 260 francs, mais l’entrepreneur accepte de n’être réglé qu’au fur et à mesure des rentrées d’argent par les troncs et les quêtes.

Le maintien des cérémonies du culte (pardon, Saint-Marc) entraîne d’autres dépenses : une nouvelle cloche en 1842 [10]. En 1852, on repeint la statue de Saint-Léonard et, en 1858, le Christ du calvaire et quatre chandeliers. En 1857, on a acheté des ornements (30 francs).

En conséquence des grands travaux de restauration de l’église Notre-Dame, entrepris depuis les années 1850, une partie du mobilier antérieur n’y fut pas conservée. On en profite pour enrichir la chapelle : un autel y fut transporté en 1859. En 1860, ce fut le tour de deux tableaux : l’un d’eux était une crucifixion qui fut placée au chevet au-dessus du retable [11].

On plaça aussi à Saint-Léonard la «gloire» en bois peint et doré qui avait été suspendue en 1788 au-dessus du nouveau maître-autel. Désormais, en effet, les vitraux du fond de l’abside venant d’être refaits, cette gloire empêchait de les voir. Pour démonter et transporter cette gloire, il en coûtera 13 francs.

Afin de mieux mettre en valeur ces nouvelles décorations, on avait, auparavant, tait refaire les plafonds. Une partie fut peinte au-dessus du chœur. Le travail avait été confié à Le Cocq, artisan-peintre à Guingamp, en motifs jaune, rouge et noir [12]. La facture s’éleva à un peu plus de 120 francs.

Après 1870, des réparations sont nécessaires à la toiture, au clocher ; celui-ci fut surmonté d’une girouette. En 1876, la croix de bois du calvaire ayant été abattue par la tempête, on la refit en pierre. La réalisation en fut confiée à Pierre Léon, sculpteur à Guingamp, pour 230 francs. Taillée dans du granit de Guerlesquin, elle était achevée le 15 avril et devait être placée pour le pardon, au début mai. Brisée accidentellement dans l’atelier, elle sera rapidement remplacée par une autre, en kersanton.

Depuis 1860, la chapelle, son mobilier et ses dépendances étaient assurées par la compagnie La Nationale pour une valeur de 20.000 francs pour l’édifice et 5.000 francs pour le reste.

Après la loi de séparation de l’Eglise et de l’Etat, en 1905, la chapelle, comme tous les autres biens de la Fabrique, devint propriété de la municipalité.

Au XVIIe siècle – et peut-être avant -, il existe près de Saint-Léonard une pièce de terre dite «parc an quarré». C’est sans doute l’origine de l’appellation du «chemin du Carré».

 

[1] Plan de Guingamp 1778. On remarque bien la forme de la chapelle en croix latine. La chapelle Saint-Léonard, attestée avant 1131, dépend de Saint-Sauveur, abbaye, puis prieuré-cure dépendant de Saint-Mélaine de Rennes.

[2] Le «provisoirement» permet de supposer qu’il ne s’agissait que d’élaguer… mais par la suite, il sera nécessaire de reboiser le site.

[3] Les paroisses d’ancien Régi me avaient leurs «Fabriques». Réorganisées par Napoléon, elles deviennent un moyen très efficace pour contrôler les finances des paroisses. Les membres portent le nom de marguilliers.

[4] Lors des travaux de restauration du dallage, entrepris par l’association des Amis de la chapelle, a été trouvé un ancien socle de colonne, retaillé en rectangle, qui pourrait provenir de ces matériaux.

[5] Ferme : assemblage de pièces de charpente supportant le faîtage.

[6] Filières : petites pièces de bois portant les chevrons dans une charpente.

[7] Cancel : l’endroit du chœur fermé d’une balustrade (ou cette balustrade elle-même).

[8] Le tronc était placé sur le pignon ouest, à côté d’une petite ouverture permettant de voir, de l’extérieur, l’intérieur de la chapelle, celle-ci étant habituellement close

[9] En juin 1811, on signale que M. Vistorte Boiléon, un des acquéreurs des matériaux de démolition de Saint-Sauveur, possède encore «une pierre d’un ancien autel qui était sous les jambages de la porte mortuaire.» Peut-on émettre l’hypothèse que cette pierre d’autel est celle qui a été mise à jour dans le dallage de la sacristie il y a quelques années et remontée comme autel en remplacement des boiseries et de l’autel de bois victimes de vanda­lisme ?

[10] ‘Cloche n° 412. Le Jamtel. Facture septembre 1843 : 183,95 francs.

[11] Ce tableau, très abîmé par l’humidité, a été déposé. Les toiles sont conservées. Les cadres ont été utilisés en guise de bordures, à hauteur des sablières, pour souligner les lambris placés récemment sur la voûte au-dessus du chœur.

[12] On repeignait à l’époque une grande partie des voûtes de Notre-Dame. Le Cocq fut aussi chargé, en 1860, de peindre les «galeries» au-dessus de la grande nef

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