Rue des Ponts Saint-Michel
La vue est prise du pont dont on aperçoit le parapet à droite :
à gauche l’entrée de Traouzac’h, au fond la rue des Carmélites.
Cette carte postale représente la partie de la rue des Ponts-Saint-Michel située entre la rue Saint-Yves et le premier pont Elle date du début des années 20 comme l’indiquent les vêtements des passants et la présence d’une voiture Citroën C3, 5 chevaux dite « trèfle » commercialisée en 1922. L’éditeur parisien LL (Louis Lévy) couvrait le territoire national et au-delà et avait publié, dans les années 1900. une première série comptant plus de 100 cartes de Guingamp et des environs. Il la renouvela en grande partie après la guerre.
La vue est prise du pont dont on aperçoit le parapet à droite ; à gauche l’entrée de Traouzac’h, au fond la rue des Carmélites et le carrefour des rues Saint-Yves et Renan. Cette partie de la rue était autrefois située intra-muros : la porte Saint-Michel dressait ses deux tours fortifiées de part et d’autre à l’entrée du pont.
Obstacle à la circulation, sa destruction fut envisagée dès 1819. Le quartier conserve encore des vestiges de l’enceinte fortifiée : les restes de la tour de Traouzac’h et un pan des remparts, malheureusement masqué par la végétation, au bord du Trieux.
En attendant l’installation des fils électriques
Chaque immeuble abrite un ou deux pas-de-porte. Au premier plan deux cafés se font face. À gauche, un marchand de journaux a sorti deux tourniquets de cartes postales. Il est suivi d’un marchand de cafés. Après un immeuble à deux étages, on distingue les encorbellements d’une antique maison en bois, l’Hôtel de la Maison blanche, suivie d’un autre immeuble vétusté à l’angle de la rue Renan. Ces deux constructions furent détruites dans les années 50. Accrochés aux façades, des supports métalliques avec isolateurs attendent l’installation des fils électriques, ce qui confirme la date du cliché en 1922-1923. À l’angle de la rue des Carmélites, un camion stationne près de la quincaillerie Le Jamtel. Cet établissement de gros utilisait déjà un camion automobile Saurer pour ses livraisons, avant la guerre.
Ajoutée aux traces de crottin sur les pavés, cette présence et celle de la Citroën nous rappellent que cette rue, située sur le tracé de la route Nationale 12, est restée jusqu’au début des années 1960, un passage obligé dans les deux sens pour les véhicules de tous types circulant sur l’axe Paris-Brest.
Jacques DUCHEMIN,
pour les Amis du patrimoine
du pays de Guingamp.