Le KOP d’En Avant et pourquoi onze joueurs par équipe ?

Le KOP d’En Avant et pourquoi onze joueurs par équipe ?

Par M. Jean-Paul ROLLAND

Pourquoi, au foot, la tribune populaire s’appelle-t-elle le Kop ?

Vous savez ce qu’on appelle un Kop… La première fois que l’on a entendu parler, c’était dans les années 1980, avec le « Kop de Boulogne », du PSG (Paris Saint-Germain). Il s’agissait de la tribune située derrière les buts. Elle faisait parler d’elle au Journal Télévisé à cause de bagarres répétées entre ses membres et des supporters du club adverse, ou avec les CRS, ou carrément avec d’autres fans du PSG !

Dans tous les stades du monde, le Kop est traditionnellement le repère des hooligans, plus intéressés par la baston que par le football !

Mais pourquoi ce terme étrange ?

Le mot n’a strictement aucun rapport avec le sport. Il tient son nom d’une colline d’Afrique du Sud qui s’appelait Spion Kop. Nous sommes en 1900, pendant la seconde guerre des Boers[1]. C’est une bataille qui oppose les jeunes Républiques locales, indépendantistes, et le Royaume-Uni. Dans la nuit du 23 au 24 janvier, les Britanniques veulent s’emparer de ce point stratégique, situé au cœur des lignes de défense adverses. Mais malgré l’obscurité, ils se font repérer et sont bombardés pendant leur ascension. Les combats se finissent au corps à corps, à coups de baïonnette et de couteau. Un carnage : les Britanniques perdent près de 300 hommes, 1 300 combattants sont blessés ou capturés.

Cette déroute traumatise le Royaume-Uni au point qu’on la commémore un peu partout en Angleterre. C’est rarissime pour une défaite… En 1903, en hommage, la nouvelle tribune du stade d’Anfield Road, à Liverpool, est baptisée Spion Kop. C’est une tribune couverte, en bois et en tôle ondulée Elle deviendra rapidement vétuste. C’est aussi celle qui accueille les supporters les plus remontés, pour ne pas dire carrément furieux.

Par la suite, on appellera « Kop » la tribune la plus véhémente du stade. Dans tout le pays, puis dans tous les pays.

À Guingamp, le kop rouge est créé en 1993, par un groupe de lycéens d’Auguste Pavie sous la houlette de Julien Bonny, afin d’animer les matchs.

Sa devise : Fidélité, Ferveur, Fierté et son logo, un diablotin.

Le Kop Rouge c’est « l’âme du stade ». Une relation fusionnelle avec l’équipe, dans les bons comme les mauvais moments. Élu « Meilleur public de France » de Ligue 1 en 2001, 2003, 2014 et 2015, le Kop Rouge donne le la au Roudourou et entraîne tout le public avec lui.

(https://fr.wikipedia.org/wiki/Supporters_de_l%27En_Avant_de_Guingamp).

 

Pourquoi le foot se joue-t-il a onze à Guingamp comme ailleurs dans le monde ?

Contrairement à ce que l’on pourrait croire, ce ne sont pas les Anglais qui ont eu les premiers l’idée de taper dans une balle avec le pied. Deux mille ans avant l’invention du 4-4-2[2], les Grecs, puis les Romains et les Chinois s’y amusaient déjà, mais il s’agissait davantage d’un jeu que d’un sport.

À la fin du XVe siècle, la région de Florence voit l’émergence d’une version très virile du jeu entre villageois, qui disparaîtra deux siècles plus tard mais qui donnera son nom italien au football : le calcio.

Le football tel que nous le connaissons, avec deux équipes et un but de chaque côté, trouve son origine dès le XIIe siècle en Normandie et en Angleterre et s’appelle alors « la soûle ».

Le ballon de cuir apparaît au XVIe siècle. Pour le reste, chaque village se débrouille avec des règles locales non codifiées. En 1835, le Highway Act britannique (sorte du bon usage des routes) interdit de jouer au foot sur les routes et les chemins du royaume (amende maximale de 40 shillings).

Les joueurs se replient sur un terrain clos. Et c’est dans les collèges anglais que va naître le football moderne : Eton, Arrow, Westminster, Winchester, etc. Une constante se dessina peu à peu : pour des raisons pratiques, et pour renforcer l’esprit de corps des adolescents, les équipes étaient constituées par dortoirs (les collèges huppés étaient alors des pensions). Or chaque dortoir comptait dix élèves. La tactique était simple : tout le monde jouait en attaque ! Pour compliquer la tâche, il fut décidé de placer un gardien dans les buts, qui avait le privilège d’attraper le ballon à la main. Personne ne voulant de ce rôle ingrat, on choisit naturellement le surveillant de chaque dortoir, 10 +1 = 11. Jusqu’à preuve du contraire…

ROLLAND Jean Paul

 

[1] Les Boers étaient les descendants des premiers colons d’origine néerlandaise, allemande et de huguenots chassés de France, arrivés en Afrique du Sud aux XVIIe et XVIIIe siècles. Le terme de Boer (paysan ou fermier en néerlandais), qui désignait principalement les habitants des républiques boers, laissera, au XXe siècle, la place à celui d’Afrikaner pour désigner l’ensemble de cette communauté blanche d’Afrique du Sud.

La première guerre anglo-boer ou encore guerre du Transvaal, est un conflit qui se déroule entre le 16 décembre 1880 et le 23 mars 1881.

La seconde guerre intervenue en Afrique du Sud du 11 octobre 1899 au 31 mai 1902, entre les Britanniques et les habitants des deux principales républiques boers indépendantes (l’État libre d’Orange et le Transvaal).

[2] Le premier à l’avoir mis en pratique serait, selon Jonathan Wilson, Boris Arkadyev, entraîneur soviétique, dans les années 1940. Il est ensuite popularisé par les Brésiliens dans les années 1950. Il est le schéma défensif de référence.

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