Rue Saint Nicolas

Cet endroit, nommé « Porte de Carhaix » sur l’ancien cadastre, était jadis l’extrémité du faubourg St-Nicolas. Avant la construction de la voie ferrée, un chemin partait à droite pour desservir les champs et rejoindre Ploumagoar. La route de Rennes était bordée de grands arbres que l’on aperçoit au fond, à gauche ; devant les constructions neuves, de nouvelles plantations les ont remplacés. Le côté opposé est bordé par le mur de la propriété Riou.
A droite, une maison ancienne s’avançant sur la chaussée abritait un bureau d’octroi tenu par M. Villedieu, ce qui explique l’arrêt des charrettes, toute marchandise entrant en ville devant payer un droit. Réduite à l’état de ruines, cette maison subsista jusqu’au début des années 60 et un jardinet fut aménagé à son emplacement. Bien entendu, cette halte était mise à profit pour se désaltérer dans l’un des cafés situés de part et d’autre de la route.
Le plus important était tenu par Prigent-Le Gall, à l’angle de la rue Yves Riou. Cet endroit fut reconstruit à deux reprises au cours du siècle dernier, d’abord par son successeur Francis Bolloch dans les années 30 sous l’appellation d’Hôtel de l’Avenue. Après sa fermeture, une agence bancaire le remplaça au début des années 70. M. Bolloch fut mêlé de loin à l’affaire Seznec, ayant conduit le disparu, Pierre Quémeneur, de la gare de Guingamp à sa propriété de Traou Nez en Plourivo, le 27 mai 1923. Réquisitionné sous l’Occupation, l’hôtel, situé près de la Kommandantur, servit de foyer pour les soldats allemands. Un vestige de cette époque subsiste dans l’ancienne cour de l’hôtel devenue parking de la banque : un petit blockhaus de béton visible malgré la végétation qui le camoufle.
Jacques Duchemin,
pour les Amis
du Patrimoine de Guingamp