Place de Verdun

Place de Verdun

place-de-verdunPour notre première visite dans le Guingamp du début du XXe siècle, nous allons entrer au centre-ville en venant de la direction de Paris.

Cette carte postale, écrite en 1908, a été éditée par Armand Waron, opticien à St-Brieuc dont il deviendra maire et député après la guerre. Le photographe s’est positionné au débouché de la rue Saint-Nicolas sur l’espace que l’on appelait alors Place de l’Hôpital.

On remarque au premier plan le pavage réalisé au XVIIIe siècle et qui a subsisté dans cette rue jusqu’à une époque très récente puisque les pavés n’ont été recouverts d’une couche de bitume qu’il y a moins d’une dizaine d’années. Les piétons circulaient librement au milieu de la chaussée, seuls les véhicules hippomobiles et quelques cyclistes pouvant leur disputer l’espace, ce qui leur permettait de « tenir le haut du pavé » pour éviter les caniveaux.

A droite, face au bureau de poste situé à l’angle, on aperçoit un trottoir récent marquant l’entrée du Vally. A gauche apparaît l’angle du mur d’enceinte de l’École Primaire Supérieure des garçons. Nous verrons peut-être ultérieurement ces deux bâtiments.

A la hauteur des piétons se trouvait déjà un « rond-point » triangulaire aux angles arrondis Cette présence était un début d’organisation de ce vaste espace et il protégeait un lampadaire à gaz à trois lanternes que l’on peut distinguer en son centre. Il faisait partie de l’un des 150 becs de l’éclairage public installés à partir de 1893 par la Compagnie du Gaz.

L’entrée de ville par le haut de la rue Notre-Dame est marquée par des constructions disparates réalisées au cours du XIXe siècle sur l’emplacement des anciens remparts. L’immeuble en pierre, à droite, conserve aujourd’hui encore le même aspect, à part le rez-de-chaussée. Il a été bâti à l’emplacement d’une ancienne barbacane, ouvrage fortifié avancé protégeant la porte de Rennes aux deux tours massives ayant servi de prison. Devenue inutile elle était un obstacle à la circulation et un danger en raison de son état de délabrement ; sa démolition fut donc décidée en 1825. Les remparts et fossés entourant la ville furent ainsi progressivement abattus et comblés.

Nous voyons de face le café Le Quellec et côté rue l’épicerie-tabac-journaux Le Bail, dépositaire du Petit Journal et du Matin. Suivait un bazar « fermé pour agrandissement » qui deviendra donc le Grand Bazar Moderne, puis un magasin de lingerie, ensuite le marchand de chaussures Queillé occupait une maison basse dont le pignon s’ornait d’une publicité pour les biscuits LU. L’immeuble actuel sera construit en 1913.

La bâtisse crépie, à gauche, d’aspect déjà vétuste, était occupé par le restaurant Guillerm-Quéré et la boucherie Le Moal, dans le pan coupé. A cet emplacement, un important ensemble de style Arts Déco sera édifié à la fin des années 20 par l’architecte Lefort.

 Jacques Duchemin

 

 

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