Le Faubourg Montbareil

Le Faubourg Montbareil

Montbareil

« Le faubourg de Montbareil s’est établi à la sortie de la porte de Pontrieux, le long de la route conduisant à cette ville. La pente sévère du coteau de Castel-Pic était pourtant une difficulté importante. Il aura fallu attendre les années 1870 pour que l’itinéraire actuel, moins direct mais plus praticable, soit ouvert ».

Cette topographie avait d’autres particularités : si l’abondance des sources permettait l’alimentation facile de la fontaine de la place du Centre, grâce à une canalisation entrant directement en ville par la rue de la Pompe, par fortes pluies l’eau, dévalait la rue avant de se jeter dans le ruisseau des Lutins, autrefois à l’air libre au pied du rempart. Sur le cliché, la rue apparaît donc très dégradée malgré ses larges caniveaux pavés.

Certaines professions utilisant beaucoup d’eau, comme les bouchers et les poissonniers, s’étaient donc concentrées le long de cette rue. En 1795, 24 familles de bouchers y résidaient. Les ventes se faisaient aux halles, mais abattages des bêtes et préparation de la vente se pratiquaient à Montbareil jusqu’à l’ouverture de l’abattoir de Pont-Ezer en 1892.

Une activité hospitalière durant la Première Guerre

La présence religieuse a de tout temps marqué le quartier. Dès le XIIIe siècle, les Cordeliers avaient établi leur monastère au bas de la côte à gauche, mais il fut rasé dès la fin du XVIe siècle. En face, les Jacobins furent remplacés au XVIIIe siècle par le monastère féminin des Sœurs de la Charité et du Refuge. Elles se spécialisèrent dans l’hébergement plus ou moins prolongé de pensionnaires que leur famille souhaitait pour des raisons diverses, mettre à l’écart avec ou sans leur consentement. Chassées à la Révolution elles s’établirent ensuite à Saint-Brieuc.

Les Filles de la Croix, venues de Tréguier, leur succédèrent en 1822.

Elles ouvrirent un enseignement ménager qu’elles purent continuer après 1906, un statut particulier leur ayant permis d’échapper aux expulsions des congrégations. Le couvent abritait alors 27 religieuses.

Un médecin guingampais, dispensant des cours d’infirmières, y ouvrit une clinique en 1913 ; ce qui permit d’accueillir un hôpital temporaire pour les blessés militaires en 1914.

L’activité hospitalière privée se poursuivit dans les vieux locaux jusqu’en 1969, date à laquelle un bâtiment plus moderne fut édifié dans le jardin. Devenu à son tour obsolète, il fut abandonné en 2001 pour disparaître peu après.

Jacques DUCHEMIN,
pour les Amis du patrimoine
du Pays de Guingamp.

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