La chapelle de l’hôpital
« Utilisée en 1908, cette carte postale a été éditée par la maison Le Berre, librairie-journaux rue Saint-Michel, qui profita de son emplacement proche de la caserne pour publier plus de 200 cartes de Guingamp et environs dans les années 1905 à 1920. »
Le photographe s’est installé sur le rond-point de la place de l’Hôpital dont nous avons déjà aperçu le triple réverbère à gaz en fonte ouvragée ; à gauche, l’immeuble du haut de la rue Notre-Dame ; à droite la grande maison qui hébergea la sous-préfecture de 1896 à 1920.
Au centre, le monastère des Augustines hospitalières, entouré d’un mur à l’intérieur duquel des arbres masquent en parie la façade du bâtiment. Des lucarnes percent la toiture et un clocheton se remarque à droite. Cet imposant bâtiment fut construit de 1699 à 1709 pour les religieuses augustines venues de Tréguier en 1676, afin de faire fonctionner le nouvel hôpital situé approximativement à la droite de la place de Verdun, entre la chapelle et l’entrée de la mairie. Il était relié à la chapelle d’une part et au monastère de l’autre mais en restait bien. A défaut d’y être soignés, les malades pauvres de la ville y étaient hébergés. Un autre établissement géré par la municipalité et situé entre les rues de la Trinité et Saint-Nicolas, l’Hôpital général, recueillait les pauvres valides.
Un vrai hôpital en 1911
Sous la Révolution, les sœurs durent quitter leur monastère et la situation sanitaire devint catastrophique.
Elles reprirent progressivement possession des lieux mais les locaux étaient dans un tel état de délabrement qu’une reconstruction était indispensable. À partir de 1832 un nouvel hôpital fut donc construit place au Champ-au-Roy : c’est ce bâtiment dont nous apercevons le fronton triangulaire à gauche du lampadaire. Sa base et les marches de son perron sont encore en place au pied de la cour du parking administratif, et la grille d’entrée portant le mot « hospice » a été déplacée à gauche de l’entrée de la mairie.
Devenu à son tour très insuffisant, cet hôpital-hospice fut remplacé par un véritable établissement médical qui s’ouvrit en 1911 sur la commune de Pabu. Les religieuses s’installèrent à proximité en 1914.
L’ensemble libéré fut acquis par la Ville, mais la guerre retarda les projets d’aménagement et il fallut attendre les années 20 pour que l’École primaire supérieure de garçons puisse s’installer dans l’ensemble construit par l’architecte Lefort. L’École primaire supérieure devenue collège puis lycée Auguste-Pavie émigra vers son site actuel au cours des années 60 et la mairie occupa l’ancien monastère en 1970.
Les personnes souhaitant en savoir plus sur l’histoire des hôpitaux de Guingamp peuvent se reporter au bulletin n° 21 des Amis du Patrimoine, rédigé par Simonne Toulet, d’où provient l’essentiel des informations de cet article. »
Jacques DUCHEMIN,
pour les Amis du patrimoine
du pays de Guingamp.