La croissance de l’hospice.

La croissance de l’hospice.

Il serait fastidieux de reproduire tous les bilans de l’hospice. Arrêtons-nous d’abord sur un «état» de 1851 destiné à l’administration.

Pour une population communale s’élevant à 6.949 personnes, l’hospice de Guingamp a un revenu de 13.000 francs (en 1850 il n’a été que de 9.348,50) se composant uni­quement de souscriptions et d’une subvention de la ville. Il a dû secourir 170 indigents. Il n’a reçu, du département, qu’une subvention de 500 F, alors qu’il demande 1.500 F. en faisant remarquer que «la position de l’hospice civil, sur une route nationale, rend ses charges encore plus lourdes, obligé qu’il est de recevoir les voyageurs, malades ou fatigués, mais dénués de ressources.»

On s’aperçoit aussi que, si la capacité d’accueil prévue lors de la construction était d’environ 110 lits, l’hospice est rempli au delà de cette capacité. Les malades et vieillards sont au nombre de 88 pour 60 places… sans compter les militaires et les aliénés. En 1862, il faut «dédoubler les lits»

Comment fait-on ?

Les mansardes ont été aménagées. De plus, en 1845, on a construit ce que l’on ap­pelle le «petit hospice» (c’est un autre bâtiment réservé aux enfants) et des «caba­nons» pour les aliénés. Les adultes et vieillards occupent donc, en totalité, le bâtiment Construit en 1833-34.

Le grand nombre d’enfants susceptibles d’hospitalisation n’est pas sans poser un pro­blème : on ne garde que ceux qui sont malades; les autres, plus nombreux, sont pla­cés en nourrice (15 francs le mois de nourrice) ou, en pension, dans les écoles pri­maires.

D’autres problèmes sérieux se sont également posés :

  • – Le problème des prisonniers lorsque l’infirmerie de la prison [1] ne peut les prendre en charge. En 1849, on décide qu’avec l’autorisation du juge ou du président du tribunal ils seront transférés à l’hôpital en attendant leur retour à l’infirmerie quand leur état le permettra.
  • – La multiplication des militaires (dépôt de remonte) a nécessité la mise en place d’un dispensaire pour la surveillance sanitaire des prostituées.
  • L’hiver 1870-71 fut particulièrement difficile. De nombreux soldats ou mobiles de l’armée de la Loire furent transférés (blessés ou malades) dans les hôpitaux bretons. Il se déclare une épidémie de variole qui heureusement ne se répan­dit pas en ville. [2]

[1] La nouvelle prison est, depuis 1840, toute proche de l’hôpital, dans la rue de Porz An-quen.

[2] Contre la variole une partie de la population était prémunie par les soins d’un «médecin vaccinateur» nommé par la municipalité mais cette vaccination n’était pas encore obligatoire.

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