Le centre Culturel de Breton

Le centre Culturel de Breton

Le centre culturel breton de Guingamp a été créé en 1971, les locaux étaient situés : 6 place de Verdun.

Il a déménagé au début janvier 2012 dans des locaux entièrement rénovés situés dans le centre socio-administratif du Champ au Roy.

En 2015, Manu Le Corre (qui anime bénévolement depuis quelques années l’activité Dessin Celtique tous les 1er samedi après-midi du mois au Kreizen) a réalisé une fresque, en lettres et dessins celtiques, disposée au-dessus de la porte d’entrée afin de bien signaler le centre culturel breton

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Pour le non initié, il n’est pas aisé de comprendre la signification des dessins, ni leur origine. Ces dessins ont été exécutés sur du bois et composés de trois tableaux distincts.

Au centre, on peut lire :

  • Kreizen Sevenadurel Centre Culturel
  • Vrezhon Gwengamp Breton Guingamp

Cet intitulé est écrit en lettres onciales [1] celtiques, inspirées des livres de Kells et Durrow (qui ont été écrits au 8e et 10e siècle, ornées d’animaux (bestiaire) humoristiques et de vagues, symbolisant l’éternel recommencement chez les Celtes anciens) ; à noter que la lettre k n’aurait été inventé qu’au 13ème.

[1] L’onciale est une graphie particulière des alphabets latin et grec utilisée du IIIe au VIIIe siècle. Elle a été créée à partir de la majuscule et de l’ancienne cursive romaine (qui n’est pas écrit en lettre capitale).

[2] Grand Évangéliaire de saint Colomba, est un manuscrit illustré de motifs ornementaux et réalisé par des moines de culture celtique aux alentours de l’année 800. Considéré comme un chef-d’œuvre du christianisme irlandais et de l’art irlando-saxon, il constitue malgré son inachèvement l’un des plus somptueux manuscrits enluminés ayant pu survivre à l’époque du Moyen Âge. En raison de sa grande beauté et de l’excellente technique de sa finition, le manuscrit est considéré par beaucoup de spécialistes comme l’un des plus remarquables vestiges de l’art religieux médiéval. Rédigé en langue latine, le Livre de Kells contient les quatre Évangiles du Nouveau Testament ainsi que des notes liminaires et explicatives, l’ensemble étant accompagné de nombreuses illustrations et enluminures colorées. Le manuscrit fait aujourd’hui l’objet d’une exposition permanente à la bibliothèque du Trinity College de Dublin, en Irlande

De part et d’autre : deux dragons rouges symbolisant le Trégor, puisque Guingamp est bien dans le Trégor ; de même que dans le toponyme : Bro Dreger = Pays du Dragon. Le dragon est quant à lui l’emblème de Tudwal (Saint-Tudgual), le saint patron du Trégor, fondateur de l’évêché de Tréguier.

 

ccb2À gauche, motifs gaéliques du VIIe au Xe siècle :

  • Chaudron orné d’un Trikell portant l’arbre de vie.
  • Entrelacs à pointes gaéliques.
  • Frise de petits chiens-chimères.

La littérature celtique décrit 3 types de chaudrons :

  • – chaudron du Dagda, le dieu-druide. C’est le chaudron d’abondance que personne ne quitte sans jamais être rassasié.
  • – chaudron de la résurrection dans lequel on jette les morts afin qu’ils ressuscitent le lendemain
  • – chaudron sacrificiel, le roi déchu s’y noie dans le vin ou la bière, en même temps qu’on incendie son palais, lors de la dernière fête de Samain de son règne.

Triskell : il est considéré comme une caractéristique importante de l’art celtique à l’époque de la Tène (second âge du fer, Ve – IIe siècle av. J.-C.). De nombreuses significations ont été avancées sans qu’une seule puisse être privilégiée. En effet, il est difficile de donner au triskell une symbolique exacte, la transmission du savoir chez les druides ne s’étant faite que de manière orale.

Arbre de vie : A l’époque des Celtes, les terres étaient recouvertes en grande majorité d’arbres. Pas étonnant alors que dans cet environnement, la forêt soit perçue comme le centre de vie des tribus, mais aussi le centre de leur culture et de leur spiritualité. Les arbres fournissaient de la nourriture – baies et noix de toutes sortes – pour les hommes et les animaux et pouvaient servir de base pour les remèdes médicinaux. Leur bois servait aussi pour allumer les feux pour faire cuire de la nourriture, se réchauffer et faire des incantations lors de rituels spirituels. Quand les tribus décidaient de s’installer à un endroit et qu’elles débroussaillaient les environs pour pouvoir s’installer, elles laissaient toujours un grand arbre au centre du campement. Il s’agissait de l’Arbre de Vie qui garantissait la sécurité à tout le peuple. Les chefs étaient investis au pied de cet arbre sacré dont les racines prenaient leurs sources dans le Monde du Bas, et dont les branches touchaient le Monde du Haut. Cet arbre était donc connecté à la fois au paradis mais aussi aux mondes d’en dessous. Il avait tellement d’importance que la pire chose qu’une tribu pouvait faire à ses ennemis était de couper leur arbre, délit punit de peines très importantes à l’époque.

Les entrelacs : Les figures entrelacées bien que pouvant paraître parfois brouillonnes, ne sont pas le tracé aléatoire d’un scribe laissant sa main errer sur le parchemin au hasard de ses humeurs, mais répondent à des critères rigoureux de géométrie (sont construits à l’aide d’un outil mathématique très simple appelé un graphe), qui peuvent s’avérer d’une extrême complexité.

La frise : la tête du chien est représentée gueule grande ouverte, le corps est rappelé par long cordon percé en deux endroits par où repasse la queue.

À droite : ces motifs sont plus anciens que ceux de gauche.

En effet, les motifs en volute sont tirés du vase de Puiseux (400 av. J.C.) qui date de La Tène ou second âge du fer. La Tène est une culture de la Protohistoire qui se développe en Europe entre environ 450 av. J.-C. et 25 av. J.-C.. Considérée comme l’apogée de la civilisation celtique, elle succède au Hallstatt (1300 av. J.-C. à 400 av. J.-C. dans le Tyrol) et s’achève avec la conquête romaine et les migrations germaniques. Son nom provient du site archéologique de La Tène (Jura Suisse) découvert en 1857 à Marin-Epagnier, sur les bords du lac de Neuchâtel en Suisse.

ccb3Les dessins des deux chevaux sont extraits du vase de Bétheny découvert à côté de Roanne dans la Loire et qui étaient peints d’un décor zoomorphe.

Le drapeau du Trégor a été conçu par Bernard Le Brun, président de la Société Bretonne de Vexilollogie. Il est jaune, chargé d’une croix noire, un dragon rouge brochant le tout.

ccb4Le jaune et la croix sont empruntés aux armoiries de saint Yves, né près de Tréguier. Le dragon est l’emblème du saint patron du Trégor Tudwal (Saint Tugdual). Ce drapeau a été inauguré lors d’une réunion de la SBV à Trézélan le 29 mars 1998.

Ces trois livres les plus connus ont inspirés les dessinateurs de motifs celtiques : deux irlandais et un Ecossais. Ces livres ont été récupérés 800 à 1 000ans après avoir été écrits ; ils ont été conservés dans des coffres en plomb et ambre étanches, et, enfouis dans des marais pour les protéger des pillages lors des aux invasions normandes.

ccb5Livre de Kell’s, sur velin, est dit également 8ème merveille du monde ; composé de 400 pages, il fallait 3 mois pour en réaliser une ! exposé dans une vitrine blindée et climatisée du Trinity collège à Dublin; on peut le lire, car on tourne une page par semaine.

Il contient les quatre Évangiles du Nouveau Testament ainsi que des notes liminaires et explicatives, l’ensemble étant accompagné de nombreuses illustrations et enluminures colorées.

ccb6Le Livre de Durrow est un évangéliaire manuscrit enluminé de la fin du VIIe siècle. Il a longtemps fait partie du trésor de l’abbaye de Durrow, un monastère du centre de l’Irlande. Il est aujourd’hui conservé au Trinity College (Dublin)

 

 

 

 

ccb7Les Évangiles de Lindisfarne (Ecosse) sont un manuscrit enluminé en latin. Ils comprennent les quatre Évangiles du Nouveau Testament et ont été réalisés à Lindisfarne, dans le royaume de Northumbrie, entre la fin du VIIe et le début du VIIIe siècle. Le manuscrit de Lindisfarne est généralement considéré comme le plus bel exemple de l’art religieux si particulier de ce royaume, qui combine des influences celtiques et anglo-saxonnes et en fait la symbiose dans un « art irlando-saxon ».

 

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