Benjamin Jollivet (1804-1867)
Par M. Jean-Pierre COLIVET
Complément par M. Thierry LEHUEROU KERISEL (à la fin de l’article)
Lors de recherches concernant l’histoire de Guingamp, il arrive fréquemment que l’on se réfère à Benjamin JOLLIVET, écrivain, éditeur et imprimeur, qui a laissé de nombreux écrits au XIXe siècle sur la ville ou sur certaines villes du département.
Selon la biographie rédigée par l’École des Chartes, Benjamin Jollivet est né à Saint-Benoît-du-Sault, dans l’Indre, le 18 juillet 1804. Son père était teinturier. Jeune homme, il a fait des études au collège et a travaillé chez son beau-frère, imprimeur à Châteauroux. Il est ensuite parti pour Paris, puis Montmorillon. Quand il s’installe à Guingamp en 1830, il se marie « avec une personne du pays qui a de la fortune et qui appartient à une bonne famille ».
Il a d’abord travaillé à Montmorillon, puis il a fait la demande d’un brevet d’imprimeur en lettres pour Saint-Calais dans la Sarthe ou pour une ville des Côtes-du-Nord. Le préfet ayant jugé que ni Loudéac ni Lannion n’étaient assez dynamiques pour faire vivre un imprimeur, les brevets d’imprimeur et de libraire lui sont accordés pour Guingamp le 8 novembre 1831 et celui de lithographe le 20 novembre 1835. Il ajoute à ces activités un commerce de papeterie. Il publie une feuille d’annonces et imprime quelques ouvrages de qualité : il réimprime le Dictionnaire celtique qui était devenu rare, et l’Histoire générale de Bretagne de Dom Morice pour laquelle il achète des caractères neufs et engage 8 000 f de frais d’illustration.
En 1847, des raisons de santé l’amènent à céder lithographie et typographie à Lebuzulier mais, en 1851, il les lui reprend ; il se sépare, en revanche de la librairie.
Il imprime à Guingamp de nombreuses publications en langue bretonne et publie aussi plusieurs périodiques, dont :
- « Affiches, annonces et avis divers de Guingamp et de Lannion » en 1832 ;
- « Le Conteur bas breton : journal d’annonces, agricole, commercial et littéraire » (1839-1841, bimensuel) ;
- « Le Caboteur : feuille commerciale » (avril 1844 – oct. 1845) ;
- « Le Cultivateur des Côtes-du-Nord » (fév. – oct.-nov. 1845), etc.
Il rédige et publie également :
- « Les Côtes-du-Nord, histoire et géographie de toutes les villes et communes du département » (Guingamp, B. Jollivet puis Rouquette, 1854-1859, 4 vol. dont le tome 3 relatif à Guingamp et son canton. Téléchargeable depuis le site de l’IDBE, 34 Mo. Édition de 1856) ;
- « Voyage en Basse Bretagne, par Vérusmor [Alexis Géhin], avec annotations complémentaires par B. Jollivet » (Guingamp, B. Jollivet, 1855).
Il est décédé à Guingamp en juin 1867.
Jean-Pierre COLIVET, janvier 2021
Complément par M. Thierry LEHUEROU KERISEL
– Benjamin JOLLIVET a épousé en 1834 Marie-Anne GUYOMAR (1810-1867), 9e et dernier enfant du Conventionnel Pierre GUYOMAR (1767-1826), 3 fois maire de Guingamp ;
– ils ont eu 2 filles Noémie (1835-1902) (mon arrière-grand-mère), d’où descendance actuelle) et Bathilde, sans alliance ;
– Benjamin JOLLIVET et son épouse, habitaient l’hôtel KERNIER, 40 place du Centre, acheté en 1846 à M. du BOURBLANC (cf. livre « Les Côtes-du-Nord » de JOLLIVET, tome Guingamp, p. 49 ; cette maison était encore celle de mon arrière-grand-père jusqu’en 1916) ;
– Selon le journal La presse Bretonne du 6 juin 1867, évoquant le décès de Benjamin JOLLIVET le 4 juin, il était membre du Conseil municipal et ce journal dit de lui : « M. JOLLIVET appartenait, par son esprit, à ces intelligences d’élite qui rendent les hommes sympathiques, généreux et dévoués, et qui savent faire des philanthropes et des hommes de cœur. »
– Benjamin JOLLIVET et son épouse sont enterrés au cimetière de la Trinité de Guingamp, où leur tombe existe encore.
Sources et liens :
- vers l’IDBE
- L’Echo de l’Armor et de l’Argoat
- Presse ancienne avant la création du journal l’Écho
- BNF
- Ecole des Chartes
- Catalogue de vente de la gravure sur Ebay
- M. LEHUEROU KERISEL