Basilique : tableau de saint Augustin
Fichier pdf : clic
Par MM. Jef Philippe et Jean-Paul Rolland
Un tableau représentant saint Augustin offert à la ville de Guingamp
Le patrimoine de la commune de Guingamp vient de s’enrichir d’un tableau de grande taille représentant saint Augustin, œuvre qui a trouvé sa place dans la basilique Notre-Dame de Bon Secours, au-dessus de la porte dite « du Duc ». Il s’agit là d’un don de la Communauté des sœurs Augustines de Kerprat, effectué à l’occasion de leur départ. L’abbé Guy Marzin, alors curé de Guingamp, avait suggéré que la ville accepte ce don et M. Philippe Le Goff, maire de Guingamp, avait répondu en ces termes : « C’est avec plaisir que la ville de Guingamp intégrera dans son patrimoine cette œuvre d’art. »
Depuis le 15 avril 2022, ce don est effectif.
Saint Augustin est ici représenté selon la tradition, tenant en main un cœur enflammé (flamme de l’amour). La notion de « cœur » héritée de la Bible dépasse de très loin toute sentimentalité. Bien plus, cette spiritualité invite à l’accueil et à l’amour du prochain, au service, à l’éducation, à la prise en charge de toute détresse humaine.
Augustin était également évêque d’Hippone en 395 (aujourd’hui Annaba en Algérie), ce qui est représenté par sa mitre et sa crosse. Enfin, à ses pieds, un livre dont nous n’avons pu lire le titre pourrait être la Bible, source d’inspiration et d’étude de ce Père de l’Église (354-430) qui fut un des plus grands théologiens, philosophes et écrivains de l’Antiquité chrétienne.
Peut-être que ce livre est là pour nous rappeler sa conversion qui eut lieu dans son jardin, où il entendit la voix d’un enfant qui lui dit : « Tolle, lege » « Prend, et lis ». Il ouvrit au hasard une page de l’Epître de saint Paul aux Romains qui avait avec lui et lu les versets 12 et 14 du chapitre VIII : « nous ne sommes point redevables à la chair, pour vivre selon la chair… tous ceux qui sont poussés par l’Esprit de Dieu sont enfants de Dieu ».
Jef Philippe, octobre 2022
Nota : les religieuses de Kerprat ne savent pas par quel hasard ce tableau est arrivé à la communauté. Il n’est pas signé et mais on peut émettre l’hypothèse qu’il a été peint par un élève d’un maitre peintre.
Qui est Augustin ?
Après une jeunesse dissipée et une conversion tardive sous l’influence de sa mère, sainte Monique, et de saint Ambroise, Augustin (354-430), nommé évêque d’Hippone, élabore une règle de vie monastique et rédige maints ouvrages (Les Méditations, La Cité de Dieu) révélant le rôle primordial de la foi et la nécessité de la raison ainsi que les célèbres Confessions.
Son attribut habituel est le cœur enflammé percé d’une ou trois flèches (« Tu avais blessé mon cœur des flèches de ton amour » : 9e livre de ses Confessions). À partir du XVe siècle, il est représenté accompagné d’un enfant, en référence à l’épisode le plus populaire de sa légende : alors qu’un jour il méditait sur la Trinité au bord de la mer, un enfant s’évertue de son côté à vider la mer avec une coquille en remplissant un trou creusé dans le sable. Le saint fait observer à l’enfant la vanité de ses efforts. L’enfant lui répond qu’il est tout aussi déraisonnable de sa part de vouloir comprendre le mystère de la Trinité.
Augustin est Docteur de l’Église (trois autres célèbres étant Jérôme, Grégoire et Ambroise). Cela veut dire que l’Église reconnaît son autorité exceptionnelle dans le domaine de la théologie. Le titre de Docteur a d’ailleurs été créé officiellement en 1295 par le pape Boniface VIII pour conférer une dignité spécifique. À l’heure actuelle l’Église a reconnu 37 Docteurs de l’Église dont 4 femmes. La dernière en date est Thérèse de Lisieux (1873-1897) ou Thérèse de l’Enfant-Jésus et de la Sainte-Face, carmélite, dont la proclamation eut lieu le 19 octobre 1997 par Jean-Paul II).
Jean Paul ROLLAND, octobre 2022
Merci à Anne-Marie Guillois pour sa coopération.
Bibliographie
- La Bible et les Saints (Guide iconographique) – Flammarion