Le chœur de la basilique
Par M. Jean-Paul ROLLAND
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Après Vatican II (1962-65), le prêtre célèbre la messe devant les fidèles, les lectures bibliques sont en français, ainsi que les prières de la messe. Elle est dite messe de Paul VI ou paulinienne.
Après 1969, l’Eglise commence à appliquer les décisions du concile Vatican II. Le chœur de la basilique subit de profondes transformations. Un autel est alors posé à la croisée des transepts, face aux fidèles.
Photos :
À gauche, nef et chœur avant le concile Vatican II (1962-1965). À droite, nef et chœur début du XXème siècle.
Photo : chœur à la croisée des transepts sur le nouveau plancher (juillet 2022)
Sous le rectorat de l’abbé Gérard Nicole, le dimanche 5 décembre 1999, à l’occasion d’une messe télévisée tournée sur place dans le cadre de l’émission « Le Jour du Seigneur », par la SFP (Société Française de Production et de créations audiovisuelles) et diffusée par France2, un plancher en contreplaqué fut monté et recouvert de moquette rouge à la croisée du transept.
Mais depuis quelques années ce plancher manifestait quelques faiblesses. L’abbé Morcel, en octobre 2011, avait envisagé de le changer et élabore un premier projet et son financement. Il n’obtiendra pas de résultat et en 2017, avec l’aide de la commission d’art sacré il relance un second projet, fait faire un plan qu’il soumet à la mairie (propriétaire de la basilique) mais ce dernier sera également retoqué.

La basilique sera fermée au public le 7 mars 2022 afin de permettre aux ouvriers municipaux de la ville de Guingamp, sous la houlette de leur chef Patrick Petit, de déconstruire le vieux plancher. Puis les ouvriers de l’Atelier Menuiserie-Charpente Ewan Le Ber de Sizun (29), agréé Monuments Historiques, prendront le relai afin de poser un plancher sur lambourdes de chêne, au point de Hongrie.

La Ville de Guingamp, elle, financera les installations électriques prévues sous le nouveau plancher ; la sonorisation sera financée par la paroisse.
Pendant la durée du chantier, la messe du dimanche matin est célébrée à l’église Saint-Pierre de Ploumagoar.
Les funérailles auront lieu dans les différentes églises de la paroisse de Guingamp.
Les Ateliers Ewan Le Ber rencontreront quelques difficultés de livraison du chantier à la suite d’une erreur du fournisseur des lames du parquet de chêne (de France) qui devra reprendre sa marchandise (mauvaise hygrométrie, les angles des rainures non conformes…). L’atelier devra s’approvisionner, en urgence, chez un autre fournisseur afin de pouvoir achever son travail avant le pardon de Guingamp, début juillet.
La livraison du chantier terminé a eu lieu le 1er juillet 2022 à 10 heures puis la première messe du pardon, l’après-midi à 15 heures ! Ainsi le pardon de Notre-Dame de Bon Secours a pu se dérouler comme prévu du 1er au 3 juillet.
Remarque

Le mobilier liturgique
Le mobilier liturgique qui est en bois de couleur sombre est posé sur un parquet de couleur claire, ce qui contribue à mieux le faire ressortir ;




Il a été conçu par la Commission d’Art sacré. L’ancien ambon (en laiton a été mis dans l’église Saint Pierre de Ploumagoar).
Le siège du célébrant. Ici, à Guingamp, il est imposant et fait penser à une cathèdre qui est le siège d’un évêque dans sa cathédrale !
L’ambon comme le pupitre d’animation sont associés aux micros afin que tous les fidèles puissent bien entendre la bonne parole.
Le christ en croix sur le pilier sud-est du transept est l’œuvre d’un artisan guingampais, monsieur Quéro. Destiné à l’origine à un calvaire situé dans le quartier du Rustang, il était dégradé et fut donc déposé dans les années 1970. Après restauration, il a trouvé sa place ici.

Le sculpteur a ainsi voulu toucher la sensibilité du fidèle de la mort de Jésus la plus ressemblante possible à la sienne
Sur le pilier sud-ouest, posé sur un culot porté par de petit personnage : une étrange statue : un homme vêtu d’une robe de bure, tenant une fleur de lys à la main droite et s’appuyant sur un merlin (outil pour fendre le bois) : c’est saint Joseph. Le lys symbolise la chasteté. Il est le père adoptif de Jésus, le saint patron des travailleurs et le saint protecteur de l’Église catholique.
Le chœur

Mais regardons de près ces piliers. Les maîtres maçons se sont plus à grouper de fantastiques masques ou têtes, sortant à demi du fut des colonnes, certains grimaçants d’autres sarcastiques : roi, évêque, page (jeune homme au service d’un seigneur), princesse, femme embéguinée (tête recouverte d’une coiffure), chien, dragons…
Ces têtes sculptées à sommet plat, sur deux hauteurs ; à quoi pouvaient elle servir ?
Certains pensent qu’elles servaient de support à des « râteaux » où l’on piquait des luminaires ou bien des dais de tapisseries… D’autres à des figures effrayantes ayant la fonction apotropaïque c’est-à-dire d’éloigner les mauvais esprits et qu’ils ne pénètrent pas dans cette enceinte sacrée !
Jean-Paul ROLLAND, juillet 2022
Remerciements à :
- L’abbé Guy Marzin pour sa collaboration
- Madame Thérèse Julienne pour ses renseignements.
Bibliographie :
- Symbolique des églises SPREV de Maurice Dilasser




