Le Petit Vally
Sur la place du Petit-Vally, le marché aux cochons a cédé la place à un parking.
« Nous retrouvons un cliché de Villard, photographe quimpérois qui a édité environ 70 cartes postales de Guingamp dans la première décennie du XXe siècle. »
La place du Petit-Vally se trouve au pied du château dit de Pierre II ou de Françoise d’Amboise, épouse du duc de Bretagne qui aurait fait construire cette fortification vers 1440. Sans en reprendre l’historique, rappelons que des fouilles récentes ont révélé la présence de deux édifices antérieurs sur le même site, que ce troisième château n’a jamais été complété d’un logis et que le duc ou la duchesse n’ont donc vraisemblablement jamais séjourné. Son démantèlement fut ordonné en 1626.
À gauche, au-dessus des murailles, s’élevait l’imposante maison construite pour héberger les sœurs de la Sagesse qui tenaient depuis 1832 l’école primaire des filles. Elle a été rasée voici une dizaine d’années. Une poudrière avait été aménagée au sommet de la grosse tour au centre. Deux panneaux publicitaires y vantaient l’un le chocolat Menier, l’autre le chocolat Lombart. Les restes de la tour de droite furent surmontés en 1876 d’une construction censée rappeler l’ancienne architecture de l’endroit. Elle abrita une salle d’asile tenue par les religieuses, accueillant jusqu’à 150 enfants d’âge préscolaire. Aménagée en gradins, elle servit de salle des fêtes à l’école maternelle jusqu’aux années 50.
Un marché aux porcs chaque samedi
Un marché aux porcs se tenait chaque samedi sur l’esplanade pavée du Petit-Vally et entre les deux tours de la rue du Vally. La foule présente indique peut-être un jour de foire, nombreuses tout au long de l’année. Chaque place avait son propre marché défini par règlement municipal : les bovins au Champ-au-Roy, les chevaux au Vally les jours de foire, les volailles en haut, le beurre au milieu et les sabots en bas de la place du Centre, les pots et les oignons rue de la Pompe, les légumes près des nouvelles halles qui abritaient les marchands de blé, les bouchers et poissonniers…
Toutes les femmes portaient la coiffe trégorroise, à l’ancienne, recouvrant toute la tête ou plus moderne avec deux fines ailes dans le dos. Seuls quelques hommes ont conservé le chapeau rond breton. Au premier plan, un jeune homme de haute taille est venu vendre un cochon de race indéterminée, assis comme un chien près de son maître ; il le tient en laisse par une cordelette attachée à la patte droite.
Les marchés étaient une ressource financière importante pour la ville qui percevait un droit d’octroi sur toutes les marchandises, à leur entrée sur le territoire communal. Deux bornes de granit marquées « octroi » à leur sommet sont encore visibles route de Pontrieux et à la Madeleine.
Jacques DUCHEMIN,
pour les Amis du patrimoine
du pays de Guingamp.