2. À partir des années 1950

2. À partir des années 1950

Par M. Jean-Paul ROLLAND

L’évolution de l’hôpital et création des maisons de retraite

1946 : Une loi du 21 décembre 1941 décrète que les hôpitaux et hospices publics doivent être pourvus d’un directeur et d’un économe. À Guingamp, les établissements feront de la résistance ; un décret du 17 avril 1943, fera un rappel à cette loi. Il faudra attendre 1946 pour que l’administration de l’hôpital n’appartienne plus aux religieuses. Un directeur M. Cloarec et un économe laïcs furent nommés M Le Graët ; la semaine de 40 heures amène le directeur à augmenter le personnel médical, administratif et para–médical.

1952 : construction d’une maternité et d’un bloc opératoire.

1964-65 : construction de la maison de retraite (66 lits).

Maison de retraite (à l’emplacement de la polyclinique de l’Armor et Argoat)

 

 

 

 

1966-1968 : inauguration du nouvel « hospice », prévu pour 225 personnes et qui devait porter le nom de « Bobé de Moyneuse ».

1968 : suppression des salles communes, place à des chambres à 1, 2, 3, ou 4 lits.

Aménagement du Service de Pneumo-phtisiologie en chambre de 1 à 2 lits.

1969-1970 : Construction du pavillon ORL/OPH (oto-rhino-laryngologiste – Ophtalmologie)

1970 : Réforme hospitalière de 1970, les hôpitaux devront dans un avenir plus ou moins proche être classés centre hospitalier et ne plus conserver que des activités à caractère purement sanitaire. Cela signifie que les maisons de retraite et hospices sont appelés à être transformés progressivement en maisons de cure médicale pour personnes invalides, les valides devant trouver place dans les nombreux foyers logements.

1971-1972 : Réaménagement du Bloc opératoire.

1975- 1976 : Rénovation complète du Service de médecine.

1976 : Après leur constat de la pénurie d’infirmières, le ministère de la santé dirigé par Mlle Diénech et des plus hautes instances des plus hautes autorités de tutelles donnent leur accord pour la construction d’une école d’infirmières de soixante élèves (20 par promotion).

Les travaux commencés dès septembre 1978 pour s’achever en octobre 1979 pour une ouverture en septembre 1980. Après moultes péripéties : refus d’ouverture de l’école par le Préfet, puis le ministre de la santé Jacques Barrot ; en juin 1982 accord de principe d’ouverture pour école de formation d’aides-soignants, un bail d’un an est signé mais ne sera pas renouvelé. Le président du conseil d’administration Maurice Briand propose de recevoir dans le cadre d’une décentralisation un centre d’informatique des Postes et Télécommunication (PTT) et une acquisition des locaux, accord entériné par le ministre Louis Mexandeau. Après les élections en mars 1986, changement de gouvernement le nouveau ministre des PTT Gérard Longuet n’est plus d’accord ! Coup de théâtre le 20 mai 1986, cette future école ne semble plus avoir d’utilité qu’on pensait lui attribuer au début. Puis il semblerait qu’elle puisse servir à la réalisation d’un projet de Réseaufil toujours dans le cadre des télécommunications. Ce bâtiment désespérément vide illustre bien le sommet d’incohérences politico-administratives !!!

Elle restera vide pendant 16ans sans avoir jamais vue d’élèves infirmières !

1982 : les religieuses quittent l’hôpital pour rejoindre Kerprat resté libre depuis le départ des sœurs franciscaines en 1978. Elles continuent leur mission d’accueil et la pastorale des personnes âgées en maison de retraite, par l’accueil des groupes de réflexion, par divers accueils ponctuels : ressourcement spirituel ou dépannage social…

1985 : début des travaux de la première tranche du nouvel hôpital sous l’impulsion du directeur de l’établissement M. Faramin.

1986 : restructuration et nouvelle blanchisserie. La buanderie se situait à droite en entrant dans l’hôpital, derrière la maison du concierge, était devenue vétuste et trop exiguë pour permettre aux 18 personnes qui y travaillaient dans de très mauvaises conditions (atmosphère humide, température avoisinante les 40 degrés…) où pas moins de deux tonnes de linges étaient lavées, séchées et repassées chaque jour !

Ouverture de la maison de retraite des Hortensias.

1988 : mise en service d’une extension de la maison de retraite les Hortensias (90 lits).

Maison de retraite des Hortensias

 

Maison de retraite de la Petite montagne

 

 

 

 1990 : mise en service d’un nouveau plateau technique, avec l’ouverture du service radiologie.

1992 : ouverture enfin de la maison de retraite de la Petite Montagne. Après quelques modifications opérées d’après les plans des architectes René et Yvon Follézou, la Petite Montagne verra arriver des résidents.

1991 : Ouverture de la nouvelle maternité, des deux services de chirurgie, du bloc opératoire. Fusion de la clinique St Sauveur et celle de Montbareil sous la houlette de l’anesthésiste Yves Rivoallan.

Sœur Marie Thérèse Kermarec a été la dernière religieuse en poste à l’hôpital de Guingamp, après 41 ans de service. Née à Landerneau le 23 décembre 1929, elle est entrée en communauté en 1950. Elle occupera en qualité d’aide-soignante, puis infirmière et de surveillante, de nombreux poste : chirurgie au service des enfants, puis des femmes, ORL… Elle quitte les services médicaux en 1988 pour succéder à M. Christian Malestroit, décédé accidentellement, à l’animation des maisons de retraite du centre hospitalier (270 personnes) pendant 6 ans. Elle se retire à la maison de retraite de Kerprat où elle réside toujours en 2020.

1996 : ouverture des quatre services de médecines.

1997 : l’idée de site unique est évoquée : hôpital-clinique. La perspective d’un plateau technique commun en chirurgie et de maternité doit permettre d’améliorer l’offre de soins à Guingamp qui était prise en étau entre Saint-Brieuc et Lannion. Le nombre de salles d’opération à construire passait de 8 à 4 et la maternité acceptait des interventions communes. Cette situation devait permettre une économie substantielle pour les deux établissements.

2000 : construction de la polyclinique d’Armor et d’Argoat.

2001 : juin, ouverture de la nouvelle polyclinique. Inauguration du service de rééducation fonctionnelle.

2002 : ouverture de la résidence des personnes âgées Ti Névez. L‘établissement TI NEVEZ est un EHPAD (établissement d‘hébergement pour personnes âgées dépendantes) public avec une unité de soins longue durée (USLD) qui a une capacité totale de 138 places. Cet EHPAD dispose d‘une unité Alzheimer de 32 places. Il propose un hébergement temporaire de 3 places.

 

EPAD Ty Névez

2004 : Agrandissement des urgences.

2005 : Les trois centres hospitaliers (Morlaix, Lannion et Guingamp, se sont regroupés dans le GCS (Groupement de coopération sanitaire) IRM d’Armorique, pour acquérir un service d’imagerie à résonance magnétique mobile. Les centres hospitaliers de Morlaix et Lannion se doteront d’une IRM fixe en 2016. À la fin du premier trimestre 2019, le centre hospitalier de Carhaix rejoint le GCS et l’IRM est disponible 3 jours par semaine à Guingamp et 2 à Carhaix.

La Fondation Bon Sauveur ouvre un centre médico-psychologique et un centre d’accueil thérapeutique à temps partiel.

2008 : La société anonyme clinique de l’Armor et de l’Argoat ferme en décembre, néanmoins l’activité chirurgicale est reprise par l’hôpital.

2011 : Le centre hospitalier fait l’acquisition du couvent des Capucins. Cette bâtisse du XVIIe siècle (3 périodes de construction), le centre hospitalier envisageait d’y faire des logements transitoires pour les professionnels de santé arrivant à Guingamp et également acquérir du foncier pour éventuellement une extension de l’hôpital.

2014 : Mise en place d’une Unité de Soins Palliatifs. Unité de soins longue durée (USLD) par transformation de 30 lits d’EHPAD.

2018 : 17 mai 2018, la chambre régionale des comptes suggère la fermeture de la maternité.

Le centre hospitalier met en vente le couvent des Capucins. Ce bien à fort potentiel ne peut avoir d’usage pour les soins et sa réhabilitation trop importante.

 Autres lieux où étaient dispensés des soins

La clinique Saint-Sauveur

C’est en 1937 que le Docteur André Rivoallan, chirurgien, s’installa à Saint-Sauveur pour y créer sa propre clinique chirurgicale. L’établissement a fermé le 25 juin 2001.

Elle a été détruite en 2006 pour laisser place à la Maison du Département voulue par conseil général afin de centraliser ses services éclatés sur le territoire sous un même toit et qui sera inaugurée en juillet 2008.

 

 

La clinique Saint-Joseph de Montbareil

Dans le cadre de la loi de 1901 sur les congrégations enseignantes les sœurs de la Croix après leur expulsion manu militari de Coat Piquet en Magoar, viennent se réfugier à Montbareil. Avec l’aide de la Croix rouge, après autorisation et la participation du docteur Oriou, elles forment des infirmières.

Ouverte en 1913 par un médecin-chirurgien de Lanvollon, docteur Rouault de la première clinique de Guingamp dans les bâtiments de la communauté des Sœurs de la Croix. Il fut mobilisé en 1914, mais la clinique devint, pour la durée de la guerre, un des hôpitaux militaires de la Guingamp, le N°21. Il pouvait accueillir une centaine de blessés. Cette clinique fonctionnera jusqu’en 1969 dans une des ailes du monastère. Un bâtiment moderne fut construit dans une partie du jardin au début des années 1970 sous le nom de clinique Saint-Joseph devenue plus tard clinique d’Armor, mais abandonnée en 2001 lors de la fusion avec la clinique Saint-Sauveur. Elle a laissé place à la résidence du Parc.

La polyclinique docteur Roger Tassel sise au 41, rue Édouard Ollivro.

C’est une ancienne maison de notable appelée en 1782 Hôtel du Bourblanc et vendue comme bien national appartenant au sieur Bahuno du Liscoët. En 1949, le docteur Tassel exerçait comme radiologue également à l’hôpital qui ne possédait pas ce service de radiothérapie. Le Docteur Corson officiait en tant que médecin accoucheur et beaucoup d’enfants du « baby-boom » sont nés dans cette clinique. Elle a également abrité des médecins libéraux : radiologue, ophtalmologiste…. Elle a fermé ses portes en 1985.

 Le dispensaire

Il est situé rue de la Trinité, à côté de la place de Verdun. C’est une maison de santé qui dépend d’un organisme public, où l’on soignait gratuitement les malades.

Beaucoup d’enfant du baby-boom ont eu leurs premières vaccinations, TABDT et BCG dans cet établissement.

Après sa fermeture, (en ?), il a servi de salle de classe pour le GRETA (regroupement d’établissements publics locaux d’enseignement, qui mutualisent leurs compétences et leurs moyens pour proposer une offre de formation pour les adultes) puis été racheté en 1997 par le charcutier-traiteur Guézennec qui en a fait son laboratoire.

Des religieuses rue de la Trinité

Dans cette même rue, au n° 24, en face de la gendarmerie, dans une maison se trouvaient des sœurs du Bon Secours de Notre-Dame auxiliatrice de Chartres officiaient comme infirmières. Les malades, à qui le médecin avait prescrit des piqures, venaient se faire soigner. Ces religieuses quitteront Guingamp et seront remplacées par celles de Tréglamus appartenant à la Congrégation de la divine Providence de Créhen qui exerceront jusqu’en 1970 et elles seront remplacées par le docteur Geoffroy.

 

Jean-Paul ROLLAND, août 2020

  • Partie 1 : les anciens hôpitaux (jusqu’aux années 50)
  • Annexes : de la peste de 1639 aux Filles de la Charité

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